Histoire de la Bretagne contemporaine

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Suite à mon précédent article historique sur la Bretagne, je vous propose ici la suite avec l’Histoire de la Bretagne contemporaine.

Histoire de la Bretagne contemporaine : le XIXe siècle

Au XIXe siècle, l’économie bretonne fait face à l’effondrement de certaines ses activités traditionnelles, telles que les forges, les mines ou la production de toiles. Les ports ont également de plus en plus du mal à faire face à la concurrence du réseau ferré. Celui-ci relie Nantes et Rennes au reste de la France dans les années 1850 et poursuit son développement sur les décennies suivantes.

Le développement du rail ainsi que celui du réseau routier va cependant permettre l’essor de l’agriculture, de la pêche et du tourisme. C’est également à cette époque que se développe l’industrie de la conserve. En Bretagne, elle est principalement centrée sur la sardine.

La modernisation de la construction navale est également source de croissance avec l’ouverture de plusieurs chantiers.

A noter quand même que certains secteurs traditionnels se développent à cette époque. Fougères devient un centre important pour l’industrie de la chaussure. Nantes développe l’industrie du sucre avec la création de la raffinerie de sucre Candi en 1836 ou l’ouverture des biscuiteries Lefèvre-Utile en 1846. L’agriculture va également se moderniser et se diversifier.

À la veille de la première Guerre Mondiale, quelques grandes villes se développent. Nantes, la plus peuplée est aussi la seule ville bretonne avec une industrie diversifiée, des capitaux propres et le premier tramway français. Rennes s’affirme comme une ville administrative et universitaire alors que Brest et Lorient dépendent des activités de la Marine. Enfin, Saint-Nazaire est quant à elle portée par la construction navale.

La Première Guerre Mondiale

Pendant la Première Guerre Mondiale, l’agriculture comme l’industrie connaissent de profondes mutations. Par ailleurs, du fait de sa situation éloignée du front, la région devient une terre d’accueil des réfugiés et des prisonniers avec l’ouverture de plusieurs camps d’internements. La population bretonne étant jeune et moins industrialisée, elle est réquisitionnée sur le front plutôt que dans les usines. La Bretagne ressort de cette première guerre affaiblie et décimée avec un peu plus de 20% de sa population morte au combat.

La culture bretonne de L’entre-deux-guerres

Après la Première Guerre Mondiale, le breton, comme le gallo, atteignent leur maximum historiques de locuteurs. Cependant, la langue bretonne se heurte à une politique répressive menée dans les écoles, pour favoriser l’unité linguistique de la France. L’image de la région est également dévalorisée dans les médias avec l’apparition du personnage de Bécassine.

Mais la Bretagne continue de se battre pour mettre en avant sa culture avec le second Emsav (mouvement breton qui lutte pour préserver les spécificités de la région) et la création du Gwenn Ha Du (le drapeau breton) par Morvan Marchal en 1923. Le drapeau sera cependant popularisé quelques décennies plus tard, dès mai 68.

La Seconde Guerre Mondiale

Cette époque est une nouvelle période d’importants flux de population, entre les départs au front et les arrivées de réfugiés. Contrairement à la Première Guerre Mondiale pendant laquelle la Bretagne n’avait pas connu de bombardements, cette nouvelle guerre apporte son lot de destructions. Les grands ports, bases de sous marins et chantiers navals sont pris pour cible dès le début.

Toute la région est soumise dès le mois de Juin 1940 avec les capitulations de Rennes le 18, Brest et Nantes le 19 et Lorient, le 21. Grâce à sa situation, la région est stratégique pour l’Occupant et les Allemands débutent donc la constructions ou l’agrandissements de plusieurs infrastructures militaires. Cette période durera 4 ans.

La libération de le région débute lors de la percée d’Avranches, le 31 juillet 1944. Saint-Malo est libérée le 17 août 1944 et Brest le 19 septembre 1944. Les deux villes sont réduites en ruines par les bombardements. À Lorient et Saint-Nazaire, des occupants résistent encore et ne se rendent que les 7 et 11 mai 1945.

Histoire de la Bretagne contemporaine : l’après-Guerre

Les Trentes Glorieuses sont une période de modernisation pour l’ensemble de la Bretagne. L’industrie agroalimentaire se développe et les campagnes se modernisent, tant sur le point technique que structurel (électrification, usage du tracteur, …).

La région bénéficie également du premier plan de développement régional ainsi que de la délocalisation industrielle, qui s’intensifie dans la région. Les industries de la construction navale et du bâtiment sont également favorisées car il faut reconstruire la flotte de navires et les villes détruites. Le CELIB (Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons, créé en 1951), devient l’interlocuteur officiel de l’État pour toutes les questions relatives à la Bretagne.

Côté culture, le troisième Emsav met en place plusieurs structures visant à maintenir la culture bretonne. Le premier bagad est créé à Carhaix en 1947 et les fest-noz voient le jour dans les années 1950. L’enseignement de la langue bretonne est de nouveau autorisé (de façon optionnelle) à l’école grâce à la loi Deixonne de 1951 mais les familles cessent de plus en plus de transmettre la langue à leurs enfants. C’est le domaine de la chanson qui donnera à la langue bretonne un nouveau souffle avec plusieurs chanteurs comme Alan Stivell ou Tri Yann. Les cours de breton connaissent alors une hausse et les écoles Diwan sont créées en 1977.

Le Conseil régional de Bretagne est créé par la loi du 5 juillet 1972 et exclu le département de la Loire-Atlantique de son périmètre. La question de la réunification de la région prend de plus en plus d’ampleur à partir de 1982 lorsque la loi Deferre confirme la place de la Loire-Atlantique en Pays de la Loire. Les sondages d’opinion publique de l’époque montrent que la majorité des sondés en région Bretagne ou en Loire-Atlantique sont favorables à une réunification. Celle-ci n’a cependant pas lieu et reste une bataille pour de nombreuses personnes, encore aujourd’hui.

Histoire récente

Politiquement, la Bretagne s’ancre à gauche au cours des différents scrutins. Les habitants se prononcent également pour le Traité de Maastricht et pour la construction européenne.

Par ailleurs, une contestation environnementaliste se développe et dénonce les risques d’une urbanisation massive des littoraux ou encore les risques écologiques liés aux premiers naufrages et marées vertes.

Culturellement parlant, la Bretagne rattrape son retard éducatif et devient l’une des régions avec le plus de jeunes diplômés. La culture de la région connait également un dynamisme important et rayonne au delà des frontières de la région. En 1999, le Festival Interceltique de Lorient draine un public de plus de 500 000 visiteurs. Le Festival des Vieilles Charrues, créé en 1992 en centre Bretagne, est devenu en quelques années l’un des plus grands festivals français. Le nombre de locuteurs bretons diminue mais l’enseignement de la langue dans le secondaire augmente peu à peu. Dans les années 80, on voit même l’apparition de panneaux routiers bilingues.

D’un point de vue économique, le modèle industriel breton repose majoritairement sur des petites et moyennes entreprises, souvent installées en milieu rural. Ceci ne favorise pas l’arrivée de capitaux étrangers ou la diversification de l’industrie. Le modèle s’organise autour de 4 pôles différents :

  • l’agroalimentaire
  • la fabrication d’appareils électriques et électroniques
  • l’industrie automobile
  • la construction navale

Ces dernières années, la Bretagne s’est lancée dans de vastes campagnes pour promouvoir l’attractivité de son territoire et ainsi attirer de nouveaux talents et de nouvelles entreprises. Cela passe notamment par les campagnes #Passezàl’Ouest, visibles aussi bien dans le métro parisien que dans des magazines et journaux.

Histoire de la bretagne - passez a l'ouest
La campagne #PassezAl’Ouest adaptée à mon blog 😉

Côté culturel, le rayonnement de la région est indéniable. Les bretons sont fiers de leur culture et de leur héritage et n’hésitent pas à le montrer. Le drapeau breton est devenu l’emblème principal de la région et rares sont les grandes manifestations dans lesquelles on en trouve pas au moins un. Et le Gwenn Ha Du voyage beaucoup, même à l’autre bout du monde il n’est pas rare d’en apercevoir un ! Une association s’est même lancé le défi de faire valider par le consortium Unicode l’émoji drapeau breton et la campagne de communication du début d’année avec le #emojibzh sur twitter a remporté un franc succès avec plus de 400 000 drapeaux générés sur la plateforme en 4 semaines !

Je termine donc ainsi mon article sur l’Histoire de la Bretagne contemporaine. J’espère que cette série de deux articles historiques vous a plu ! Pour rappel, si vous voulez lire ou relire la première partie, c’est par ici ! Et n’hésitez pas à réagir dans les commentaires ou même à ajouter des informations manquantes 🙂


Note: cet article a été écrit grâce notamment à l’article de qualité publié sur Wikipédia. Celui-ci est basé principalement sur les écrits de Joel Cornette et Jean-Jacques Monnier et Jean-Christophe Cassard.

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